D'une manière générale, les nouvelles messageries reçoivent un accueil favorable du public : retenons le témoignage de l'allemand Heinrich Storch qui voyage vers cette époque entre Paris et Strasbourg : "Ces voitures sont légères et commodes ; elles sont suspendues par des courroies. L'intérieur de la voiture peut contenir huit personnes : trois en arrière, trois en avant, et deux contre les parois latérales. Chacun est assis commodément, et, au milieu, il y a toujours assez de place pour qu'on puisse y installer une petite table. On peut aussi y caser aisément les chapeaux, les cannes et les petits paquets. De chaque côté s'ouvrent une grande fenêtre et deux petites ; à l'extérieur, par devant, il y a aussi un banc que l'on nomme cabriolet et où l'on paie moitié prix. Derrière et sur la voiture même, on place de grands paniers avec de la paille pour des coffres et les porte-manteaux (malles et valises). La vitesse des diligences est très grande. Le changement des chevaux ne prend aucun temps ; ils attendent tout harnachés devant la poste, et souvent les voyageurs n'ont pas de temps de descendre. Comme on change très fréquemment de chevaux, on va toujours au galop".
Paul Charbon, Au temps des malles-poste et des diligences, Histoire des transports publics et de poste du XVIIe au XIXe siècle, Strasbourg, éditions Jean-Pierre Gyss, 1979, p. 22.