Fugitives, les oeuvres qu'il réalise alors sont marquées par la collecte d'élèments naturels, puis de matériaux manufacturés, placés en situation de "sculptures", parfois dispersés sur un support : son propre corps ou un meuble, ou le plus souvent empilés. Ses déambulations, dans Londres qu'il traverse pour se rendre à Winbledon tout d'abord, puis au Royal College et dans la campagne où il se passionne pour la géologie et entreprend une collection de fossiles, sont à la source de sa création qui restera marquée par ces trois pôles : le corps, l'objet, le paysage. Singulièrement, sa pratique allie la démarche du promeneur, et l'on pense aux dérives citadines des situationnistes comme aux marches existentielles de Stanley Brouwn, à la méthode du scientifique, géologue ou entomologiste.

Catherine Grenier, Un homme a marché sur la lune, Tony Cragg, Musée national d'art moderne — Centre de création industrielle, Centre Georges Pompidou, Paris, 1995, textes de Catherine Grenier, Daniel Doutif, Bernard Blistène, Heinz-Norbert Jocks, Tony Cragg, p. 14.