Ils ont ouvert la grille puis traversé le parking en enjambant des pièces de mécanique jusqu'à la Volkswagen. List, non sans difficulté, a ouvert la portière. L'Allemand était inquiet. Il a regardé autour de lui, parmi les amas de carcasses. List lui a fait remarquer qu'il avait le droit de fouiller. C'était comme si c'était sa voiture après tout. L'homme a jeté un coup d'œil par la lunette arrière. On pouvait distinguer quelques objets, des mouchoirs jetables dans leur étui de cellophane et un paquet de cigarettes vide couvert d'humidité, plus un bras de poupée en celluloïd, qu'il a récupéré. List s'est mis à gratter une tache de sang séché.

Yves Ravey, L'épave, Paris, Les éditions de minuit, 2006, p. 25.