Archipenko avait commencé, peu après son arrivée à Paris, en 1908, à réaliser des sculptures dans des matériaux transparents et à y ménager des creux et des trous. Ses réflexions à ce propos l'avaient amené à conclure que les rôles habituels du plein et du vide devaient être inversés : "La tradition voulait que la sculpture commence là où le matériau entre en contact avec l'espace. L'espace était ainsi compris comme une sorte de cadre autour de la masse […]. J'aboutis à la conclusion que la sculpture commence lorsque le matériau enveloppe l'espace." À cette idée de l'inversion du plein et du vide, Boccioni substitua le concept de compénétration des plans : "[…] personne ne peut plus nier aujourd'hui qu'un objet continue là où un autre commence […]" ; "[…] proclamons l'abolition complète de la ligne finie et de la statue fermée. Ouvrons la figure comme une fenêtre et enfermons en elle le milieu où elle vit" ; "[…] les objets ne finissent jamais ; ils s'intersectent avec d'innombrables combinaisons de sympathie et d'innombrables chocs d'aversion[1]".
Il y prône "la transformation active de l'espace à l'aide du système de forces dynamico-constructif".

Rudolf Wittkower, Qu'est-ce que la sculpture ? [1977], trad. Béatrice Bonne, Paris, Macula, 1995, p. 296-300.

[1] Manifeste technique de la sculpture futuriste, pp. 173, 175 et 177.