Puis, lorsqu'on s'aperçut qu'il fallait renoncer définitivement à reconstruire, les ruines servirent de carrières. Les murailles qui dépassaient des scories, hautes de 5 à 8 mètres, furent nivelées. En dehors de cette récupération officielle, de nombreux Pompéiens revenus sur l'emplacement de leur cité cherchèrent leurs maisons disparues. Creusant dans la cendre et dans la couche de lapilli, ils atteignaient une pièce de leur ancienne demeure ; en premier lieu ils emportaient les dépouilles de leurs proches puis les meubles et les objets. Souvent, les "récupérateurs" firent main basse sur des choses qui ne leur appartenaient pas. Quand une pièce était vidée de son contenu, on forait un trou dans le mur et l'on continuait dans une autre.
Egon C. Corti, Vie, mort et résurrection d'Herculanum et de Pompéi [1963], trad. Henry Daussy, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1995, p. 127.