Je pense que dorénavant il faut développer une autre des aptitudes de l'art actuel, à savoir la transversalité, conçue comme l'entrecroisement concret des caractères introspectifs-préfiguratifs du "faire" créatif et des processus de la pensée cognitive et "projectuelle", de la communication et de la négociation sociale. C'est ainsi que l'art pourrait collaborer d'une façon critique et créative à la transformation des systèmes d'apprentissage, par le développement des aspects non linéaires de la recherche, au dépassement du "gap" entre culture de masse et développement technologique par l'expérimentation des possibilités créatives des nouveaux médias, au développement de la solidarité anthropologique et biologique. Bref, l'art pourrait collaborer à la formation des bases culturelles sur lesquelles reposerait une nouvelle culture de la paix.

"La résurgence du conflit", Turin, 1991, Contribution présentée lors de la table ronde sur les artistes et la guerre du Golfe : La résurgence du conflit, Turin, le 20 mars 1991, in Not for sale, À la recherche de l'art relationnel 1982-2000, Dijon, Les presses du réel, 2002, p. 81.