Une fois sorti de sa chambre, je m'aperçus que l'après-midi était bien entamé et je renonçai à partir pour l'atelier. Je me servis un verre de vin et descendis chercher du matériel à l'entresol afin de réaliser une maquette pour un projet avec la Direction Générale des Postes que j'avais laissé traîner.
Il faisait nuit quand elle rentra.
Du salon, je lui adressai un signe de la main puis baissai de nouveau les yeux sur l'écran de mon portable où s'alignaient mes notes concernant le projet en question — l'ébauche de la maquette occupait déjà la moitié de la table, je prévoyais de tout faire en bambou et de n'utiliser que des produits naturels, dans la mesure du possible.

Philippe Djian, Vengeances, Paris, Gallimard, 2011, p. 121.