En 1689, un inconnu fit creuser un puits non loin du pied du Vésuve. Les ouvriers furent intrigués par les couches de terrain et de roches disposées horizontalement et nettement distinctes : terre, lapilli en couche mince, cendres épaisses recouvrant une nouvelle couche de lapilli ; cette dernière datait de l'éruption de 79 de notre ère. Quand les puisatiers eurent crevé le dernier lit de scories, ils trouvèrent des pierres et des inscriptions dont l'une mentionnait le mot "Pompéi". Cette fois, le doute n'était plus permis ; il s'agissait bien de vestiges de l'antiquité romaine. Le propriétaire du lopin de terre donna l'ordre de poursuivre les terrassements jusqu'au moment où l'eau souterraine obligerait les ouvriers à les interrompre. En même temps, l'inconnu prévenait le célèbre architecte napolitain Francesco Picchetti ; tous deux examinèrent attentivement les différentes couches de terrain. De nouveaux objets apparurent au jour : des serrures rouillées, un phallus de bronze et un trépied.
Egon C. Corti, Vie, mort et résurrection d'Herculanum et de Pompéi [1963], trad. Henry Daussy, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1995, p. 144.