Au début du nouveau millénaire, au moment d'achever une commande pour le département du Var (La Liste), elle évoque, à propos de l'explosion des constructions résidentielles dans la région, le sort de Babylone, dont elle venait de visiter le site : "Si on se situe sur plusieurs siècles, on voit que les destructions ont toujours existé. Ainsi à Babylone, où j'étais il y a un mois, a été détruite et recouverte sur plusieurs niveaux au cours de la succession des dynasties[1]." Dans la série intitulée Dead Set (2001), les ruines des bâtiments neufs abandonnés ont le même statut que celles du monde antique visibles sur trois sites archéologiques, confrontant le spectateur aux vestiges muets de désastres et de bouleversements politiques et économiques.
David Mellor, "Déchirures dans le tissu du réel : contextes de l'oeuvre de Sophie Ristelhueber", in Sophie Ristelhueber, Opérations, textes de Bruno Latour, David Mellor, Thomas Schlesser, Dijon, Les presses du réel, 2009, p. 219.
[1] Entretien avec Sophie Biass-Fabiani, Paris, le 23 février 2000, La Liste, p.2.