Le préhistorien russe Serguei A. Semenov renouvela profondément son domaine lorsqu'il proposa d'allier systématiquement, à la fabrication expérimentale des outils préhistoriques, l'étude des traces qui se lisent à leur surface : une telle approche était à ses yeux essentielle pour éclairer les modes de fabrication de l'outil, mais aussi ses usages et ses fonctions. L'expérimentation apparaît comme le moyen de vérifier les hypothèses émises à partir de l'étude des traces et permet, elle aussi, une double élucidation : celle de la fabrication de l'objet et de son utilisation.
Claudine Cohen, La méthode de Zadig, La trace, le fossile, la preuve, Paris, Seuil, 2011, p. 255.