Comme le font remarquer Frances Anderton et John Chase :
Sous la lumière du jour, le complexe du Ceasar's Palace ressemble à une prison de femmes à Téhéran ; en revanche, la nuit, c'est le suprême casino de Las Vegas. Une enfilée majestueuse de colonnes turquoises mène à une porte cochère éclairée avec une lumière d'un rose criard[1].
Durant la nuit, les lueurs colonisent la ville, mais la laissent hagarde et sans ressources au matin. Cette immatérialité de la lumière, qui recompose les bâtiments en une féerie mobile, renvoie en outre à celle de l'argent qui les engendre dans les fabriques de tubes au néon de la YESCO, d'Ad Art ou de la Sign System Inc.
Bruce Bégout, Fiat lux, Zéropolis [2002], Paris, Allia, 2010, p. 74-75.
[1] Anderton et Chase, Las Vegas, The success of excess, Cologne, Köneman, 1997, P. 73