Cette créativité en chaque homme revient explicitement chez Beuys à reconnaître pour des "artistes" non pas l'auteur du geste qui place l'urinoir au musée, mais "tous ceux qui extraient le kaolin de la terre, ceux qui le transportent en Europe sur des navires, ceux qui transforment la matière première et finalement les innombrables personnes qui coopèrent à l'intérieur de l'usine[1]…".

Alain Borer, Déploration de Joseph Beuys, in Alain Borer, Joseph Beuys, Un panorama de l'œuvre, Dessins et aquarelles, imprimés et multiples, sculptures et objets, espaces et actions, 1945-1985, trad. Catherine Métais-Bührendt et Didier Coigny, Lausanne, La bibliothèque des arts, 2001, p. 33.

[1] Joseph Beuys, cité par Catherine Francklin, "Joseph Beuys et les idées reçues", Art Press, N°42, novembre 1980, p. 6.