Généralement, nous essayons de différencier les communiqués du CCRI-CG de l'ELZN et les lettres de présentation. Si les premiers sont écrits en lettres majuscules[1] et signés du Comité, les secondes utilisent des majuscules et des minuscules et sont signées par le "Sous-commandant Insurgé Marcos". Nous pensons que les deux paroles et la dualité des messages ont rempli leur mission. Leur avenir sous la forme présente est incertain, mais la parole de ceux qui marchent avec la vérité trouvera toujours un sentier pour avancer.
Une chose encore : la "ligne éditoriale" zapatiste répond à la consigne : "Maintenant, ou peut-être jamais". Produits de la guerre et de l'isolement dans lesquels nous nous trouvons, noue ne "mesurons" pas ce que nous disons, et nous nous efforçons de tout "balancer" d'un seul coup… puisque ce pourrait être le dernier.
C'est ce qui explique que, dès les premiers communiqués, nous ayons défini la position de l'EZLN et que depuis nous n'ayons cessé de répéter
les mêmes idées. Cette parole anxieuse qui se mord sans cesse la queue provient d'une situation que seuls peuvent comprendre ceux qui se trouvent ou se sont vus dans les mêmes circonstances. D'un côté, nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de mentir. Lorsque l'on vit sur le mince fil de la guerre, on devient spontané, et nous avons découvert que le mensonge exige un minimum de préméditation.
Sous-commandant Insurgé Marcos, Proposition de préface à l'édition des communiqués de l'EZLN, 30 juin, in Sous-commandant Marcos, Ya basta !, Les insurgés zapatistes racontent un an de révolte au Chiapas, tome 1, trad. Anatole Muchnick et Marina Urquidi, Paris, éditions Dagorno, 1996, p. 13.
[1] Pas dans cette édition. Ndt.