Le coin était complètement désert. C'était marrant cette cabine éclairée de l'intérieur, juste à un angle du trottoir, c'était presque magique, les reflets bleutés et les lames de deux mètres cinquante qui cavalaient sur les vitres. J'ai pas essayé de résister, j'ai traversé le carrefour en diagonale et je suis entré dans le machin, je voyais pratiquement plus rien dehors, sauf le ciel qui tournait au pastel entre les nuages, ça devenait plus doux.

Philippe Djian, Zone érogène, Paris, J'ai lu, 1984, p. 69.