Il songe aux carrières de Fontvieille dans le soleil couchant. La montagne ouverte comme un corps blanc. Les arbres sur la crête, et l'impression divine de sortir la construction de la nature elle-même. Il songe à la manière dont l'homme découpe le monde, et ce qu'il en fait. À la petite sauvagerie qu'il y a dans construire. Il pense à la pierre, lourde, par laquelle il remplace le béton, il pense à la vie d'une pierre. L'arracher à la montagne, c'est l'emprunter au temps. Fernand Pouillon veut emprunter au temps pour allonger la durée de ce qu'il bâtit.
Marie Richeux, Climats de France, Paris, Sabine Wespieser éditeur, 2017, p. 24-25.