Je me recouchai, non sans avoir préalablement fermé toutes les portes afin de me trouver dans l'espace le plus petit possible, je mis une glace à la portée de la main, j'étalai des journaux sur mon lit. Alors l'absence de Madeleine me parut moins pénible. J'avais l'impression de vivre dans l'emplacement réservé à une seule personne. Durant un court espace de temps, je me sentis mieux, mais brusquement la solitude qui m'entourait se fit plus grande.

Emmanuel Bove, Journal écrit en hiver [1930], Paris, Éditions Sillage, 2016, p. 105.