Nous ne proposons pas un monde nouveau, tout juste un étape antérieure : l'antichambre du nouveau Mexique. En ce sens, cette révolution n'aboutira pas à une nouvelle classe, un nouveau fragment de classe ou un nouveau groupe au pouvoir, mais à un "espace" libre et démocratique de lutte politique. Cet "espace" libre et démocratique naîtra sur le cadavre malodorant du système de parti-État et de présidentialisme. Un nouveau rapport politique naîtra. Une nouvelle politique dont la base ne sera pas une confrontation entre organisations politiques, mais la confrontation de leurs propositions politiques avec les différentes classes sociales, car c'est du soutien RÉEL de celles-ci que dépendra la détention du pouvoir politique, pas son exercice. Dans cette nouvelle relation politique, les différentes propositions de système et d'orientation (socialisme, capitalisme, social-démocratie, libéralisme, démocratie chrétienne, etc.) devront convaincre la majorité de la Nation que leur programme est le meilleur pour le pays.
Comité clandestin révolutionnaire indigène — Commandement général de l'armée zapatiste de Libération nationale, Deuxième déclaration de la jungle Lacandone, 10 juin, in Sous-commandant Marcos, Ya basta !, Les insurgés zapatistes racontent un an de révolte au Chiapas, tome 1, trad. Anatole Muchnick et Marina Urquidi, Paris, éditions Dagorno, 1996, p. 305-306.