Le vieil Antonio m'a raconté que les gens d'or étaient les riches, à la peau blanche, et que les gens de bois étaient les pauvres, à la peau brune, qui travaillaient pour les riches et les portaient toujours, et que les gens d'or et les gens de bois attendent la venue des gens de maïs, les premiers avec peur, et les seconds avec espoir. J'ai demandé au vieil Antonio de quelle couleur était la peau des gens de maïs, et il m'a montré plusieurs types de maïs, de différentes couleurs, et il m'a répondu qu'ils étaient de toutes les peaux mais que personne ne savait vraiment, parce que les gens de maïs, les hommes et femmes vrais, n'avaient pas de visage…

Sous-commandant Insurgé Marcos, Le conte d'Antonio, 28 mai, in Sous-commandant Marcos, Ya basta !, Les insurgés zapatistes racontent un an de révolte au Chiapas, tome 1, trad. Anatole Muchnick et Marina Urquidi, Paris, éditions Dagorno, 1996, p. 280-281.