Les eaux miroitaient, le fleuve roucoulait comme une source. Je déambulais en réfléchissant au problème que posait la dégradation de mon travail lorsqu'il était exposé dans un endroit trop chaud ou trop froid. Je correspondais avec un peintre de Hambourg qui rencontrait les mêmes problèmes que moi et qui me donnait une recette de sa composition, mais j'hésitais à manipuler des produits inflammables.
Chemin faisant, je me rapprochai d'un groupe d'adolescents un peu louches qui discutaient entre eux, autour d'un banc, avec des airs de conspirateurs, et je reconnu Gloria parmi eux. Je fis aussitôt demi-tour.
Philippe Djian, Vengeances, Paris, Gallimard, 2011, p. 118-119.