Après avoir marché toute la journée à travers bois, en pleine nature, ils déroulèrent leurs sacs de couchage au bord d'un petit cours d'eau et s'employèrent à faire du feu. Ils étaient sur les genoux. Autrefois, à l'époque où on les envoyait sur zone, ils auraient fait ce trajet les doigts dans le nez avec un barda qui pesait une enclume, mais ce n'était plus le cas, à présent, ils rendaient les armes au bout de vingt kilomètres et Richard avait des ampoules.
Le soir tombait, la nuit s'annonçait calme, pas trop fraîche, Richard avait fait cuire des côtelettes pendant que Dan tranchait du pain et ouvrait des boîtes de pâté.
Philippe Djian, Marlène, Paris, Gallimard, 2017, p. 160.