Abandonnant la jetée, nous nous engageâmes sur la plage. Le sable mouillé était glacial mais il était encore plus lent de passer par le sable sec. Dans l'obscurité, car la lune s'était cachée derrière un nuage, on devait prendre garde à chaque pas. De vieux bois flottés, massifs comme des corps, et aussi argentés que la folle lumière de la lune elle-même, jonchaient ça et là le sable.
Norman Mailer, Les vrais durs ne dansent pas [1984], trad. Jean-Pierre Carasso, Robert Laffont Pavillons Poche, 2010, p. 394.