Chaque forme visible est donc soumise au principe plastique des pôles de chaleur et de froid. De ce mouvement alternant en fonction des forces polaires, naissent des états amorphes ou cristallins. Ainsi, on peut classer les objets nés de ce mouvement dans des processus de croissance et de dégénérescence. Ils ont un caractère transitoire et par "plastique", on ne doit pas entendre l'objet particulier, mais son parcours des différents états. Beuys parvient ainsi à se représenter la conception plastique comme un processus de mouvement et de formation comprenant tout aussi bien les états de la nature, les choses faites par l'homme, que les états de conscience.
Max Reithmann, "Le langage : lieu du vivant", in Joseph Beuys, Par la présente, je n'appartiens plus à l'art, trad. Olivier Mannoni et Pierre Borasa, Paris, L'arche, 1988, p. 142.