Durant la maturité de Rodin, l'incessante multiplication de formes identiques contribue donc, on l'a vu, à orienter son art dans deux directions qui s'éloignent de la position représentée par L'Âge d'airain ; d'une part, vers l'œuvre d'art conçue comme un objet industriel que l'on peut produire et reproduire à volonté ; d'autre part, vers l'art conçu comme la mise au jour d'une obsession personnelle. Seuls de tels partis pouvaient assurer la mutation de la sculpture en une forme d'art potentiellement moderne.
Leo Steinberg, Le retour de Rodin, trad. Michelle Tran Van Khai, Paris, Macula, 1991, p. 48.