Au dix-neuvième siècle, l'idée ne cesse de gagner du terrain selon laquelle le témoignage humain (aveux ou déposition de témoin oculaire) est trop subjectif pour être digne de foi. Ainsi dans A Treatise on Judicial Evidence (1825), John Bentham soutient qu'il doit être confirmé par preuve matérielle. Seuls les objets peuvent faire l'affaire : le bouton, le boa, la chemise de nuit, le couteau.
(…)
Les objets sont incorruptibles de par leur silence. Ils ont des témoins muets de l'histoire, des fragments — comme les fossiles de Darwin — capables de figer le passé.

Kate Summerscale, L'affaire de Road Hill House, trad. Éric Chedaille, Paris, Christian Bourgois éditeur, 2008, p. 314.