Il est à peine besoin de dire que la collection, ainsi que le paradigme de l'installation, s'accordent avec le principe de transitivité dont il a été précédemment question. Au chapitre des facteurs d'aura, il faut évidemment compter l'architecture, elle-même élément d'art et de patrimoine, et dénominateur commun de l'art, du luxe et de leur internationalisation. On entre dans un musée comme dans une église[1] ; il est d'ailleurs significatif que certaines personnes aient des réticences à y entrer. Il doit y avoir un rapport entre les musées d'aujourd'hui et les cathédrales, et cela même s'accorde parfaitement (principe de continuité) avec la reconversion des anciennes friches ou des abattoirs.
Jean-Pierre Cometti, La nouvelle aura, Économies de l'art et de la culture, Paris, Questions théoriques, collection Saggio Casino, 2016, p. 182.
[1] Voir les réflexions ironique et très éclairantes de Nelson Goodman à propos des musées dans L'Art en théorie et en action, trad. fr. J.-P. Cometti et R. Pouivet, Gallimard, "Folio essais", 2009.