L'artiste performeur d'aujourd'hui est un "héritier" des futuristes, des dadaïstes, de Ball, de Schwitters ; il en a capitalisé la succession. Il a aussi sa légende, mais à la différence de Duchamp, elle n'est pas dans le retrait, même s'il semble en pérenniser la dimension d'ensorcellement et de désensorcellement, l'indifférence ou le rejet de l'objet, la sacralisation de l'acte et la ritualité. Cette légende, qui lui confère son aura, tient en partie à la nature des actes "performés", ainsi qu'à la manière dont ils se distancient des circonstances de la vie, tout en s'y insérant.
Jean-Pierre Cometti, La nouvelle aura, Économies de l'art et de la culture, Paris, Questions théoriques, collection Saggio Casino, 2016, p. 159.