Cinq kilomètres avant la plantation, Djalaluddin Din lui indiqua une étroite piste adjacente qu'ils suivirent plus lentement jusqu'au camp. Le camp : des nattes au milieu d'une clairière, huit hommes assis dessus autour de trois pierres d'où se tirait une ligne de fumée crayeuse, livide fil à plomb qui s'enroulait dans les premiers branchages comme autour des doigts d'un fumeur, s'entortillait puis se démantelait dans les voûtes supérieures.

Jean Echenoz, L'équipée malaise, Paris, Les Éditions de Minuit Mdouble, 1986-1999, p. 203-204.