- Il m'a giflée devant eux, et ils n'ont rien dit... Ils l'aiment beaucoup, mon mari. Officier, hein, ce n'est pas rien... dans une famille. Le prestige de l'uniforme, tout ça...
- Pourquoi tu l'as épousé ?
- Ma mère, tu vois, elle ne comprend pas ce que j'ai dans la tête. C'est ce qu'elle m'a dit, ce soir-là, dans la cuisine. Et que je devrais penser à avoir des enfants, comme mes sœurs... Elles n'ont plus, d'ailleurs, elles ne me comprennent pas.
Elle vida son verre.
- L'important, ce n'est pas l'amour. C'est sa représentation. Ça fonctionne comme ça, la vie. Sur la représentation, toujours. L'amour...
Jean-Claude Izzo, Le soleil des mourants, Paris, Flammarion, 1999, p. 123.