Que la terreur soit devenue un principe d'organisation est une chose difficile à accepter, mais il faut se rendre à l'évidence : c'est ainsi que se régénère ce concept que l'on pourrait nommer nouvelles métropoles du désir. En devenant le terrain d'expérimentation de la réussite et de la désillusion, elles produisent des niveaux de périphéries mentales que l'on étalonnera en fonction de la terreur qui s'y éprouve : maîtrisée à renfort de divertissements pour les plus aisés, liquéfiant purement et simplement la vie ordinaire pour les autres.
Éric Chauvier, Les nouvelles métropoles du désir, Paris, Allia, 2016, p. 72-73.