Mesurant 10 mètres sur 110, la palestre était entourée d'un portique supporté par 130 colonnes bien conservées, à l'exception de celles qui se dressaient sur un côté et que l'éruption avait jetées bas ; le centre était occupé par une piscine de 30 mètres de long et de conception extrêmement moderne. Tout autour courait une piste bordée de platanes dont le feuillage protégeait les athlètes des rayons de soleil. Les arbres ont été carbonisés lors de l'éruption mais des moulages ont permis de reconstituer la forme de leurs racines. Surpris par la soudaineté du cataclysme, athlètes et spectateurs s'étaient réfugiés sous les portiques, sous les escaliers, et quelques-uns dans les latrines. Lors de l'écroulement des toits, ils cherchèrent leur salut dans la fuite. Partout on a retrouvé des squelettes dont celui d'un homme accroupi sous un escalier. Une centaine de cadavres gisait à cet endroit et, parmi les squelettes, celui d'un médecin ; sans doute attaché à l'établissement, il était porteur d'une trousse contenant un nécessaire complet d'instruments chirurgicaux.
Egon C. Corti, Vie, mort et résurrection d'Herculanum et de Pompéi [1963], trad. Henry Daussy, Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1995, p. 282-283.