La veille au soir, après son coup de cafard suite à la réponse de Hanna Nortier, il avait repris ce qu'il savait sous tous les angles possibles. Et il continuait dans le bassin de la piscine. Les morceaux de puzzle refusaient toujours de s'emboîter.
Il connaissait bien cette impression : on sent que tout a un sens, mais il n'y a pas assez d'éléments pour tirer sur un fil de la bobine et formuler une hypothèse, pas assez de renseignements pour qu'une théorie devienne irréfutable. Et c'était d'autant plus frustrant qu'il ne voyait pas où aller chercher ailleurs. Il se pouvait très bien que la solution soit là, sous son nez. Il arrivait souvent qu'il faille tout revoir sous une jour nouveau, selon une perspective différente.

Deon Meyer, Jusqu'au dernier [1999], trad. Robert Pépin, Paris, Seuil, 2002, p. 363.