Je retourne chez Paul, mais ils sont tous partis et mon tas de neige s'est épaissi de quelques centimètres, il est redevenu tout blanc.
— Je savais pas que ça te faisait chier à ce point-là…, me dit Paul.
— Bah, c'est pour parler de quelque chose.
— Je savais pas qu'un tas de neige, ça pouvait faire chier quelqu'un.
— Parfois, y'a des trucs qui t'aident à comprendre ce qui t'arrive. C'est comme si tu les sortais de ton crâne pour les examiner.

Philippe Djian, Criminels, Paris, Folio Gallimard, 1997, p. 120.