Mais elle se détourna. Elle remonta l'escalier. Quitta cela, tout. Prit une douche et s'habilla. Alla chercher les godillots dans la Penderie, ceux qui étaient restés là pendant tout ce temps ; les godillots que Doris lui avait laissés avant de mourir (mais qu'Inget Herrman avait rangés, par erreur, avant que Sandra n'ait eu le temps de les apercevoir).
Ils avaient été là tout le temps, à côté des chaussures à paillettes de Pinky, à côté surtout de ces patins à glace, qu'elle avait un jour, il y a bien longtemps, peints en vert avec beaucoup d'efforts dans l'idée d'aller patiner sur le marais de Bule.
Et puis il n'y eut plus grand-chose à dire sur quoi que ce soit en général. Sandra enfila les grosses godasses et partit dans le monde.
Monika Fagerholm, La fille américaine [2004], trad. Anna Gibson, Paris, Stock Le Livre de Poche, 2007, p. 615.