Et elle vida le contenu du pupitre de Doris dans un sac en plastique. Tout ce que Doris eu dans son pupitre, elle le rapporta chez elle, elle ne jeta rien. Ne regarda rien non plus. Le sac en plastique plein resta à traîner dans sa chambre, dans la maison de la partie boueuse, sous le lit. Elle avait eu l'intention de l'emporter à la maison des cousins, mais avant l'effondrement, quand elle aurait encore pu le faire, la mère des cousins se trouvait à l'hôpital et après l'effondrement — après l'effondrement, rien ne fut plus d'actualité. Et à parler franchement : personne ne réclama ses affaires. Livres d'école, classeurs, papiers. Papiers, papiers, papiers. Et aussi un foulard parfumé au parfum de jeune-femme-fraîche, la Nouvelle Doris, la Doris du Mickes Folkband.
Sandra vida donc le contenu du pupitre dans un sac en plastique qu'elle emporta chez elle, dans sa chambre de la maison de la partie boueuse.
Monika Fagerholm, La fille américaine [2004], trad. Anna Gibson, Paris, Stock, Le Livre de Poche 2007, p. 462-463.