De même que les lieux et les décors sont à peu près toujours les mêmes d'une foire à une autre, d'un endroit du monde à un autre, tout comme les centres commerciaux réservés au luxe ou les galeries marchandes et les boutique des aéroports, l'architecture et la scénographie des expositions se sont internationalisées. Le "contemporain" a épousé le monde de l'ultralibéralisme, nettoyé de ses scories d'un autre âge.
L'envers de ce décor, c'est l'autre monde, celui de ceux qui n'y ont aucune part, bien qu'ils y trouvent une image normalisée d'un faux état naturel des choses. Dans le mot "contemporain", pour qui en apprécie les implications au regard d'un rapport au temps dont il est solidaire, il y a bien plus que ce qui s'y indique lexicalement.
Jean-Pierre Cometti, La nouvelle aura, Économies de l'art et de la culture, Paris, Questions théoriques, collection Saggio Casino, 2016, p. 63.