Il s'élança lourdement dans les herbes, frottant une fois de plus ses vêtements contre les tiges gorgées d'eau. Au soleil trop blanc, l'île et les chaussées de béton étincelaient, si brillantes qu'elles lui vibraient dans le corps. Des étincelles jaillissaient de l'herbe qui lui enveloppait les jambes. Les feuilles se collaient à sa peau, elles ne voulaient pas le laisser passer.
James Graham Ballard, L'île de béton [1973], trad. Georges Fradier, Paris, Denoël, 1974, in La trilogie de béton, Folio Gallimard, 2014, p. 336.