Devant l'édifice, des bacs en bois contenaient des arbres morts d'une espèce inhabituelle. Beaucoup de plantes mortes étaient d'ailleurs visibles alentour, toute une flore dont ce n'était pas le climat se décomposait là, à moins que l'agave buriné près du portail ne fût pas encore tout à fait sa propre momie. Au-delà, des sapins pleins de santé se démarquaient de ce décor d'un autre ciel, comme détonnerait un chalet suisse parmi les arbres à pain, un igloo dans les bougainvillées.

Jean Echenoz, Cherokee [1983], Paris, Les éditions de Minuit Mdouble, 2003, p.202.