"J'aurais tant voulu dormir tout mon saoul, J'aurais tant voulu m'offrir un bon roupillon. Mais il a disparu ! Qui ? Quoi ? Va savoir ! Ça a disparu. À mon tour, aujourd'hui, j'irai jusqu'à la mort, jusqu'au grand oubli blanc, jusqu'à l'omission. It is a must. Pardon. J'aurais tant voulu savoir. Un mal torturant m'a tordu. Ma voix a tout d'un chuchotis bancal. Ô ma mort, sois la rançon du transport fou qui m'habita. Anton Voyl."
Georges Perec, La disparition [1969], Paris, L'imaginaire Gallimard, 2017, p. 55.