Lorsque Laura Lamiel intervient dans un espace d'exposition, elle change de lieu mais, grâce à ses maisons, elle ne change pas véritablement d'espace. Avec leurs parois blanches, évocatrices de cellules monacales, ces lieux paraissent avoir été pensés comme retrait ou retraite. S'employant à clore, à isoler une portion d'espace, ils prélèvent dans l'espace collectif un territoire qui résiste à l'assimilation. De sorte qu'il subsiste dans l'espace anonyme, dans l'espace commun au plus grand nombre, quelque chose qui, sans être une claustration défensive, vit et se développe à un autre rythme du temps.

Anne Tronche, Laura Lamiel, La pensée du chat, Paris, éditions Actes sud / Crestet centre d'art, 2001, p. 55.