Il disait : Peut-être avec un peu de chance et des radiographies de dentiste, des empreintes de dents dans le dossier militaire, on retrouve facilement les dossiers militaires, ou pour peu que la ou le propriétaire de ces dents se soit rendu chez le dentiste de Drau qui aurait donc conservé les plaques radiographiques, avec un peu de chance, mon petit Tyrone, disait Oxford, je pourrais remonter au ou à la propriétaire de ces dents en or. Conserve la mâchoire, mon petit Tyrone, on ne sait jamais, conserve-là dans ta brouette, surtout, n'en parle à personne, j'expose les dents en or sur la place publique ou dans le hall de l'hôtel de ville, et un employé démarche les descendants de tous ces disparus, à moins que ce ne soit moi directement, et on monte l'affaire des concessions, mon petit Tyrone, disait mon mari, et toi, Donowitz, tu arrives de l'étranger et, la premiàre chose que tu me dis, c'est que tu veux consulter l'état de mes comptes !
Yves Ravey, La concession Pilgrim, Paris, Les Éditions de Minuit, 1999, p. 18-19.