La porte appartenait à Martine. C'est par là qu'elle apparaissait, un plateau plein entre les mains et qu'elle disparaissait avec le plateau vide. Tout ce qu'elle lui montait était délicieux, mais, précisait-elle, le mérite ne lui revenait pas : Madeleine était une excellente cuisinière et il avait fallu faire de la place dans le congélo. Fabien n'aimait pas trop qu'elle fasse allusion à l'appareil frigorifique, ça le ramenait sur terre et lui occasionnait une douleur plus vive que celle de sa blessure.

Pascal Garnier, La place du mort, Paris, éditions Zulma Roman Noir Points, 2010, p. 104.