Pour tenter de protéger autant que possible les astronautes de toutes infections avant le lancement, on les gardait dans une sorte de quarantaine limitée : on leur évitait tout contact avec du personnel non indispensable. Comme les journalistes entraient dans cette catégorie, on avait, pour la conférence de presse ce jour-là, installé Armstrong, Aldrin et Collins sur la scène dans une boîte en plastique large d'environ trois mètres cinquante, sur trois mètres de profondeur et trois mètres de haut. Des ventilateurs disposés à l'intérieur de cette chambre en plastique à trois murs soufflaient l'air de derrière eux vers le public si bien que l'air respiré par les astronautes pénétrait dans la salle mais que l'air chargé des germes rejeté par les journalistes n'en faisait pas autant.
Norman Mailer, Bivouac sur la lune [1969, 1970], trad. Jean Rosenthal, Paris, Pavillon poche Robert Laffont, 1971, 2009, p. 36-37.