Ainsi, le "bon care" peut servir de mauvaises fins. Prenons comme exemple le discours colonialiste. Comme Uma Narayan l'a observé, le colonialisme était un discours de care. Les colonisateurs n'étaient pas persuadés qu'ils étaient en train d'exploiter les peuples colonisés, mais qu'ils avaient assumé le "fardeau de l'homme blanc" et qu'ils leur apportaient la civilisation et la chrétienté. Ce n'était pas que l'œuvre d'hommes ; de nombreuses femmes étaient impliquées dans la mission chrétienne consistant à dispenser des soins par la colonisation.
Joan Tronto, Care démocratique et démocraties du care in Qu'est ce que le care ?, Souci des autres, sensibilité, responsabilité, Pascale Molinier, Sandra Laugier, Patricia Paperman (dir.), trad. Bruno Ambroise, Paris, Petite bibliothèque Payot, 2009, p. 39-40.