L'anachronisme romantique de Parmiggiani se justifie d'une fonction éminemment critique : au règne des journalistes de l'art, fabricateurs de valeur marchande, l'artiste oppose la poésie comme seule issue langagière à l'injonction des images[1]. Au règne des autosatisfactions et des tautologies artistiques, il oppose le mystère, l'œuvre comme "golem", la création comme alchimie, comme rite ou comme magie[2].
Georges Didi-Huberman, Génie du non-lieu, Air, poussière, empreinte, hantise, Paris, Les éditions de minuit, 2001, p. 45.
[1] Cf. S. Aluigi, "Parole al margine degli occhi", ibid., p. 121-133.
[2] Cf. notamment C. Parmiggiani, "Dialogo - entretien", art. cit., p. 136 et 144. Id., Stella Sangue Spirito, op. cit., p. 90-91 et 120-123.