Mais le temps s'était étrangement dissous, car au lieu d'errer au hasard parmi la multitude éparpillée de boutiques high-tech dans cette cuisine commerciale en acier qu'était l'aéroport, errance ponctuée de crises de connexion à des hotspots wi-fi, Naomi s'était retrouvée confortablement installée dans un fauteuil près de sa porte, submergée dans la profonde mer intérieure des Arosteguy — mer chaude qui nourrissait un récif corallien peuplé des plus étranges et charmantes créatures —, poursuivant une plongée entamée sur le vol depuis Paris.
David Cronenberg, Consumés [2008], trad. Clélia Laventure, Paris, Gallimard, 2016, p. 83.