( à propos de la grotte Chauvet)
La première question, au moment de la découverte, fut celle de l'authenticité des peintures. La présence de microtraces d'érosion sur les tracés et de microcristallisations sur les surfaces peintes traduisit leur ancienneté. D'autre part, les représentations animales par leur qualité et leur naturalisme ne pouvaient être l'œuvre d'un faussaire : quel faussaire aurait pu posséder à la fois ce talent d'artiste, une connaissance aussi précise de l'art paléolithique et de la zoologie de la fin du Quaternaire ? Enfin, l'aspect même des sols, vierges de traces récentes et jonchés d'ossements d'ours des cavernes, réfutait l'idée d'une supercherie. Le 18 janvier 1995, l'art de la grotte Chauvet fut officiellement reconnu comme authentique. Restait encore à la dater.
Claudine Cohen, La méthode de Zadig, La trace, le fossile, la preuve, Paris, éditions du Seuil, 2011, p. 221.